Leila Bencharnia: The Politics of Softness: Cotton, Matriarchal Pedagogy, and the Disruption of Imperial Temporalities

Le Village Opéra est un espace dynamique d’échange, d’éducation et d’art. C’est un lieu où des esprits créatifs se réunissent pour développer de nouvelles perspectives et réfléchir à des enjeux sociétaux majeurs. Dans le cadre de notre programme de résidence artistique, plusieurs artistes travaillent actuellement sur des projets explorant les thèmes de la décolonisation, de l’identité, de l’histoire et des transformations sociales. Depuis octobre, l’artiste Leila Bencharnia fait partie de notre programme de résidence. Son projet actuel, « The Politics of Softness: Cotton, Matriarchal Pedagogy, and the Disruption of Imperial Temporalities », explore la signification complexe du coton en tant que porteur de mémoire, de résistance et de savoirs féminisés. Son travail ne se limite pas à la simple représentation des tissus, mais constitue une réflexion profonde sur la relation entre matérialité, histoire et structures sociales.
Le coton est bien plus qu’un simple textile – c’est une archive vivante. Ses fibres conservent la mémoire des mains, des blessures, des rituels, mais aussi de la résistance. Bencharnia perçoit la douceur non pas comme une esthétique passive, mais comme un acte de défiance. Dans un monde qui exige de la dureté, des définitions claires et de la rapidité, la douceur devient un acte de refus – une invitation à écouter, à ralentir, à ressentir.
Les images et textiles qui émergent de son travail peuvent être compris comme des fragments cartographiques d’une enquête plus large et ouverte. Elle explore le tissu non seulement comme un médium, mais comme un langage – une grammaire de résistance où la couture devient syntaxe et où l’étoffe porte et transmet le savoir. Ici, des constellations matriarcales et pédagogiques apparaissent, non pas comme des archétypes idéalisés, mais comme des pratiques vécues de construction du monde, de transmission intergénérationnelle et de résistance aux structures temporelles coloniales.
Inspirée par les visions panafricanistes, comme celles tracées autrefois par Thomas Sankara, Bencharnia aborde ces idées non pas comme des monuments figés, mais comme des résonances vivantes au sein d’un mouvement plus vaste vers l’autonomie. Son travail n’est pas un hommage à des noms ou à des personnalités, mais à des formes alternatives de savoir, à des voix collectives, à des temporalités indigènes qui résistent aux diktats linéaires des passés coloniaux.
Avec cette œuvre, Leila Bencharnia développe une approche poétique mais radicale de la mémoire, de la matérialité et de la résistance. Elle crée des espaces où l’écoute de la mémoire devient plus importante que le discours sur celle-ci. Sa pratique textile est une pratique de confiance – dans la douceur, dans le non-savoir, dans le silence. C’est une recherche cartographique d’une autre manière d’exister, où la tendresse devient une stratégie et la désobéissance prend la forme d’un souffle. Nous sommes ravis d’accueillir Leila Bencharnia dans le cadre de notre programme de résidence artistique au Village Opéra et nous nous réjouissons d’observer l’évolution de sa pratique artistique.
Potos: Leila Bencharnia
Le programme de résidence artistique de cette année est financé par